Quand l’homme choisit de se faire Dieu, il organise le monde autour de sa personne et impose ses lois aux autres, les faisant entrer de gré ou de force dans des rapports de vassalité. L’homme qui s’attribue le rôle de Dieu appelle cela "être libre". Ses vassaux, eux, considèrent qu’il s’agit d’une forme nouvelle et inédite de tyrannie.
Le XXIème siècle explose en création de formes inédites de tyrannie. L’une d’elles consiste à incarcérer les gens, acte qu’on pourrait schématiser ainsi : " Je t’impose ma vision du monde, brutale et sanguinaire ; en retour, tu m’enfermes pour me réformer. Mais cette " punition " ne fait que renforcer mon droit à la liberté et à l’autonomie, ce qui fait qu’une fois sorti, je redoublerai d’indépendance et d’abolition des lois, de toutes les lois. " Cercle vicieux, désagrégation de la société, de l’être humain.
Telle est la pensée qui sous-tend " Bienvenue en enfer ", de Malika Audoware, dans « A/A ».